Ouvrir un hôtel est un projet qui attire de nombreux entrepreneurs chaque année, en particulier pour répondre à une demande toujours plus spécifique des touristes français et étrangers.
Toutefois, devenir gérant dans l’hôtellerie ne s’improvise pas, puisque de multiples formalités administratives et juridiques doivent être accomplies au préalable.
Dans cet article, nous vous en disons plus sur les différentes étapes à suivre pour ouvrir un hôtel dans les règles.
Définir précisément son projet
Avant même de vous lancer dans les formalités pour créer votre entreprise, il est indispensable de bien définir votre projet.
Effectivement, il existe déjà de nombreux établissements hôteliers en France et de multiples demandes de financement sont soumises chaque année aux banques.
De ce fait, pour augmenter vos chances de convaincre vos futurs partenaires et de voir votre activité connaître le succès, il est nécessaire d’élaborer une base solide.
Construire un business plan
Comme pour toute création d’entreprise, l’ouverture d’un hôtel nécessite un investissement financier, mais aussi de réfléchir aux moyens matériels et humains utiles à son bon fonctionnement.
Construire un business plan est une étape cruciale, puisqu’elle permet de faire le point sur vos besoins et de présenter plus facilement vos idées aux banques et autres partenaires financiers.
Pour être pertinent, il est recommandé que votre business plan aborde plusieurs sujets :
- La zone d’implantation de l’établissement, à savoir si elle est fréquentée par les touristes et si la concurrence y est importante ;
- Les moyens matériels et humains requis ;
- Le dossier financier, obtenu à partir de tableaux prévisionnels et d’un plan de trésorerie ;
- La stratégie de communication envisagée ;
- La spécificité de l’établissement.
Choisir le mode d’exploitation
Ouvrir un hôtel ne signifie pas obligatoirement partir de zéro. Effectivement, il est possible de créer son propre établissement, d’en reprendre un déjà existant ou d’opter pour une franchise.
Lors de la création ou d’une reprise d’hôtel, le gérant est libre de ses choix. Qu’il s’agisse de la décoration, du mode de gestion ou encore de la clientèle visée, tout est à définir.
En revanche, dans le cadre d’une franchise, l’exploitant est accompagné et bénéficie d’une marque qui a d’ores et déjà une certaine renommée.
De ce fait, bien définir les contours de votre projet est essentiel pour démarrer dans les meilleures conditions possibles.
Effectuer les formalités préalables à l’ouverture de l’établissement
Avant de pouvoir ouvrir l’établissement au public, de multiples formalités administratives et juridiques sont à accomplir. Nous vous les présentons en détails ci-dessous.
Immatriculation de l’entreprise
Pour exploiter un établissement hôtelier, il est indispensable d’immatriculer son entreprise. L’hôtellerie étant une activité commerciale qui peut nécessiter d’être exercée à plusieurs, il est conseillé d’opter pour le statut de SAS ou de SARL.
Toutefois, il reste possible de choisir la forme de l’entreprise individuelle.
Dans un cas comme dans l’autre, les formalités doivent être réalisées auprès du Registre du commerce et des sociétés (RCS) au maximum dans les 15 jours après l’ouverture de l’établissement.
Demande d’autorisation en cas de travaux
Si l’établissement que vous avez retenu ne correspond pas précisément au projet que vous avez en tête, des travaux peuvent être indispensables pour agencer l’hôtel (mais aussi pour équiper les chambres de l’hôtel).
Dans ce cas, vous devez demander une autorisation de travaux, qui sera accordée après avoir déposé une simple déclaration préalable.
En revanche, si vous désirez modifier l’apparence de l’établissement, en l’agrandissant par exemple, un permis de construire sera requis. C’est le cas si :
- Le chantier dépasse 40 m2 ;
- Le chantier mesure entre 20 et 40 m2, et si la surface totale du plancher est supérieure à 150 m2 après les travaux.
Déclaration sanitaire
Dans certains départements français, il est obligatoire de procéder à une déclaration sanitaire. Elle a pour objectif de prévenir les risques en matière d’hygiène et de salubrité des établissements recevant du public.
Cette déclaration est à réaliser auprès de la préfecture et doit être accomplie avant l’ouverture de l’hôtel.
Souscrire les assurances spécifiques à l’hôtellerie
Le secteur de l’hôtellerie est également soumis à la souscription d’assurances spécifiques. Ainsi, avant de pouvoir accueillir vos premiers clients, il est notamment obligatoire de posséder une assurance responsabilité civile professionnelle.
En cas de dommages causés par votre entreprise à une tierce personne, elle vous permet de protéger votre activité.
En parallèle, vous pouvez juger nécessaire de souscrire des assurances complémentaires, telles que :
- La garantie perte d’exploitation, qui vous permet de recevoir un capital pour combler la perte de chiffre d’affaires en cas de sinistre ;
- La garantie atteinte aux liaisons, à l’environnement et à l’activité (ALEA), qui vous prémunit contre la baisse de fréquentation liée à des événements environnementaux ou les problèmes de trafic ;
- L’assurance homme-clé, qui sert à compenser l’absence d’un employé nécessaire au bon fonctionnement de l’établissement.
Bien que ces assurances soient facultatives, il est fortement conseillé d’y avoir recours, afin de faire face plus facilement aux aléas liés au domaine de l’hôtellerie.
Il est bon de noter également que les assureurs proposent généralement des contrats d’assurance multirisques professionnelle.
Ces derniers comprennent plusieurs garanties vous permettant de couvrir l’établissement, le matériel d’exploitation, les stocks, ainsi que les valeurs.
Développer l’établissement
Enfin, pour proposer des prestations complètes et de qualité à vos clients, il vous sera demandé d’obtenir des licences spécifiques. C’est le cas notamment pour le débit de boissons ou le classement de l’hôtel.
Licence de débit de boissons
Pour avoir l’autorisation de servir des boissons, alcoolisées ou non, il est indispensable d’être titulaire d’une ou plusieurs licences :
- La licence III, aussi appelée « licence restaurant », concerne les boissons sans alcool, les boissons fermentées non distillées, ainsi que les vins doux naturels. Seules les boissons ne dépassant pas 18 degrés d’alcool sont concernées ;
- La licence IV, également nommée « licence de plein exercice », est essentielle pour la consommation sur place des alcools plus forts.
Classement de l’hôtel
En France, les hôtels sont classés selon cinq catégories, symbolisées par un nombre d’étoiles. Pour se voir attribuer une ou plusieurs étoiles, les établissements doivent respecter certains critères :
- La qualité des services et des équipements ;
- Le confort ;
- L’accessibilité ;
- L’accueil ;
- Les bonnes pratiques en termes de respect de l’environnement.
La demande de classement doit être effectuée auprès d’Atout France. Une réévaluation doit avoir lieu tous les cinq ans.